Ce n’est finalement pas le rendez-vous de la dernière chance. A l’issu de la dixième séance des négociations entre les syndicats et le patronat, aucune entente n’a été trouvée sur le système de bonus-malus, remettant le dossier sur l’assurance-chômage au gouvernement.
Un échec cuisante des négociations
Pomme de la discorde : les moyens utilisés pour mettre fin à la précarité des travailleurs en raison de la multiplication des contrats à court terme. Le représentant des salariés préconise un système de bonus-malus sur la cotisation chômages des entreprises: la mesure permettait d’alourdir les cotisations chômage de ceux qui avaient recours régulièrement à des CDD d’une semaine, d’un jour ou moins. Une ligne rouge que les patrons ne sont pas prêt à franchir, quitte à passer le dossier au gouvernement.
Le patronat porte une part de responsabilité dans cet échec en refusant de proposer des mesures contraignantes et généralisées de lutte contre les recours abusifs aux contrats courts », a dénoncé la Confédération française démocratique du travail (CFDT)dans un communiqué publié mercredi.
Le Medef rejette également la faute aux syndicats des travailleurs qui n’ont pas essayé de trouver une alternative à ce système de bonus-malus malgré qu’il soit “allé au bout de ce qu’il pouvait proposer dans le cadre contraint imposé par le gouvernement et constaté l’impossibilité de parvenir à un accord ».
La CPME a déploré quant à lui le « refus syndical de prendre en compte la réalité de la situation financière du régime qui s’élève, faut-il le rappeler, à plus de 30 milliards € de dettes cumulées ».
Une mise en péril du paritarisme à la française
L’échec des discussions entre les partenaires sociaux signifiquemen également la remise en cause du paritarisme, un système qui existe depuis 1958 et qui consiste à la co-gestion par un nombre égal de représentants des salariés et des employeurs du dossier de l’assurance-chômage. En effet les questions sur l’assurance-chômage seront désormais pris en charge par le gouvernement.
Du moment qu’on fait appel à l’Etat, c’est qu’à un moment donné, on ne se sent pas vraiment autonome. Et aujourd’hui, ça devient peut-être un peu une habitude. Sur la formation, les confédérations ont appelé au secours la ministre. Cela fait un peu : « Maîtresse, maîtresse… On n’y arrive pas. Venez nous aider. » En fait, on vient juste d’acter la fin du paritarisme de gestion », résume Jean-François Foucard (CFE-CGC).
Le gouvernement reprend la main sur le dossier et au risque de réduire les droits des chômeurs. Affaires à suivre.