Après la Saga de Carlos Ghosn, c’est au tour d’un autre patron français de subir la violence de la justice japonaise. Condamné à deux ans de prison pour avoir manipulé des données entraînant la disparition de 650 000 BTC chez MtGox, l’exchange qu’il dirigeait en 2014, ses chances estimées pour un acquittement s’annoncent maigres.
0,01% de chance d’être relaxé
Le natif de Chenôve a été condamné par le tribunal japonais le 15 mars. Ce dernier aurait été déclaré coupable de manipulation de données, relatives à la disparition des 650 000 BTC chez MtGox en 2014. S’adressant aux Echos le 13 mars, Mark Karpelès s’est plaint de la rigueur du système judiciaire nippon concernant les conditions de défense.
Il déclare :
« Ailleurs qu’au Japon, j’aurai été reconnu innocent depuis longtemps. Mais ici, dès que vous êtes pris dans la machine judiciaire, il est quasiment impossible d’être acquitté […] trop de carrière, au sein de la police, des juges et des procureurs sont en jeu lorsque vous êtes mis en examen. Un acquittement en première instance n’intervient que dans 0,01% des procès. »
Un rouleau compresseur décalé du standard européen
L’affaire de Mark Karpelès rappelle vaguement celle de Carlos Ghosn, qui a été témoin d’une certaine opacité des procédures pénales et qui en a également payé les frais. Actuellement, l’ex-PDG de MtGox risque de subir le rouleau compresseur des tribunaux japonais et semble déjà connaître son sort.
Le ministère de la justice japonaise a d’ailleurs confirmé ces remarques en annonçant que 99% des affaires pénales aboutissent à une condamnation.
Dans la pratique, le système ne prévoit pas de jury et les accusés n’ont pas le droit d’appeler des avocats en instance d’enquête, ce qui réduit fortement la marge de manœuvre de la défenderesse.
Par ailleurs, des observateurs comme Jake Adelstein, journaliste américain résidant à Tokyo n’a pas manqué de décrier le vice du système et déclare que celui-ci « est censé suivre le principe selon lequel toute personne est présumée innocente jusqu’à ce qu’elle ait été déclarée coupable, mais la réalité en est toute autre. »
Récemment, il a publié un livre relatant l’affaire de Mt Gox intitulé « J’ai vendu mon âme en Bitcoin. »
Source : (https://www.capital.fr/entreprises-marches/mark-karpeles-lautre-patron-francais-broye-par-la-justice-japonaise-1331493)