A l’issue d’une négociation serrée avec le juge du tribunal de Tokyo, Carlos Ghosn a pu retrouver la liberté sous caution au début du mois de mars, mais cela sans compter les aléas de la justice japonaise, qui a rapidement enclenché la marche arrière pour remettre l’ex-PDG de Renault-Nissan en détention…pour des besoins d’enquête.
Retour en enfer
Ghosn aura tout perdu en l’espace de quelques mois. Accusé de malversation de fonds, il a été mis aux arrêts en novembre 2018 et sa place au sein de la prestigieuse alliance Renault/Nissan lui a été retirée tandis que sa notoriété en tant que dirigeant a été entâchée. Aujourd’hui, la lueur d’espoir qui lui permettait de se redresser s’est éteinte puisqu’on la de nouveau mis aux arrêts après avoir vu la liberté pour quelques semaines.
Ce jeudi, les autorités japonaises sont venues l’arrêter à son domicile de Tokyo, ce qui n’a pas manqué de l’outrer étant donné qu’il a respecté toutes conditions imposées.

« Pourquoi venir m’arrêter alors que je n’entravais en rien la procédure en cours, sinon pour me briser », déclare-t-il avant de poursuivre :
Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés.
La justice japonaise ne le lâche plus
Comme on pouvait s’y attendre, la justice japonaise n’en a pas fini avec Ghosn. Au moment de sa libération sous caution, l’institution avait rétorqué qu’il pouvait être rappelé en temps et lieu pour d’autres charges en cours.
La suite logique vient alors de se produire et ce par l’ouverture d’une enquête sur l’affaire Renault/Nissan en rapport avec le sultanat d’Oman.
On reprocherait à Ghosn d’avoir versé à Suhail Bahwan Automobiles, plusieurs millions d’euros de primes de performance, alors que ces fonds n’ont pas été imputés aux budgets régionaux de Renault.
Par ailleurs, le comportement de Ghosn sur l’organisation d’une conférence de presse pour expliquer sa situation aurait pu influencer le tribunal à le réincarcérer. Aussi, son avocat a tenu à éclaircir les choses en déclarant :
« Les conditions de son assignation à résidence ne stipulaient pas une interdiction totale de l’usage d’internet. »