Au terme d’une enquête de plus de cinq ans, la justice a constitué un dossier à charge solide pour faits de fraude fiscale, de prise illégale d’intérêts et de corruption contre Patrick et Isabelle Balkany. Pendant six semaines, le couple devra rendre des comptes devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Une affaire qui mêle “blanchiment” et “corruption”
Le procès du couple Balkany s’ouvre ce lundi et pourrait se conclure par une peine de prison de 10 ans et de lourdes amendes pouvant s’élever à 6,5 millions de dollars. Rassembler les preuves et les indices de leur culpabilité n’ont pourtant pas été une mince affaire: les enquêteurs ont dû remonter la piste tortueuse empruntée par l’argent des Balkany pour cacher leur provenance. Les couples auraient dissimulés leurs avoirs et leurs revenus via “des prêtes-noms”, des “structures offshores, des comptes au Singapour et au Liechtenstein . Au total, ils sont accusés d’avoir caché au fisc un patrimoine de 13.006.052 euros dont une partie aurait été disséminée dans deux somptueuses villas aux Antilles et à Marrakech.

Autre ces accusations de “blanchiment d’argent”, le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) devrait répondre de fait de corruption: en effet, les enquêteurs ont pu établir que l’achat officiel d’un des villas “occultes” du couple a été effectué par l’homme d’affaires saoudien Mohamed Al Jaber pour la somme 2,75 millions de dollars au moment où celui-ci négociait un projet de tours jumelles à Levallois. Selon les juges, il s’agit d’une opération destinée à corrompre le maire de Levallois-Perret.
Des témoignages et preuves accablants
Il a été aisé pour les enquêteurs d’établir un lien entre le riad “Dar Gyucy” de Marrakech et le couple Balkany: dans la villa perquisitionnée par les enquêteurs, on a retrouvé des peignoirs brodés des initials P.B (qui fait étrangement référence à Patrick Balkany). Dans celle de la villa Pamplemousse à Saint-Martin, le gardien des lieux a expliqué que “M. Balkany était propriétaire puisqu’il se comportait de la sorte en nous donnant des instructions. Je ne peux pas le cacher.”
Selon un personnel de maison travaillant pour la famille, Patrick Balkany “avait régulièrement des espèces dans les poches de son peignoir ». Acculé par toutes ses accusations, le maire de Levallois-Perret a fini par déclarer: “j’ai un petit matelas de réserves que je n’ai plus”.
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