Malmené par les déboires de Carlos Ghosn, emprisonné au Japon depuis quatre mois déjà, l’alliance Renault-Nissan continue sa traversée du désert. Sous l’égide de son nouveau patron, Jean Dominique Sénard, Renault peine à joindre les deux bouts, et à l’issue d’une première confrontation à Yokohama, ce dernier n’aura pu dissuader Nissan d’effectuer une fusion.
Nissan aux aguets
Outrés par le comportement de Carlos Ghosn sur la gestion du marché de l’alliance, les dirigeants de Nissan se montrent de plus en plus réticents à la stratégie proposée par le couple Jean-Dominique Sénard et Thierry Bolloré. Décidément, le groupe nippon veut plus de garanties et plus de liberté concernant l’alliance.
Effectivement, la stratégie Renault consiste à remettre les pendules à l’heure avec une hypothétique fusion entre les deux sociétés. Cependant, Nissan qui ne détient que 15% de Renault et 34% de Mitsubishi craint une domination française qui risque de lui retirer sa notoriété. En débarquant à Yokohama, Jean-Dominique Sénard s’est ainsi confronté à un mur inerte et insensible aux propositions de fusions. Notons que les dirigeants de Nissan demandent à ce que l’Etat français se détache de Renault avant d’envisager la poursuite des négociations.
Le premier défi pour Sénard
Depuis son intronisation en tant que dirigeant de Renault, Jean-Dominique Sénard a été plongé dans une guerre froide que les japonais instaurent par précaution. Devant Hiroto Saikawa, ce dernier a eu du mal à poser les premières pierres d’un accord de base, et semble même perdre du terrain devant un Nissan méfiant et surprotecteur.
Selon une source proche de Renault, Sénard aurait affirmé en public « que le moment n’était pas venu d’évoquer des changements capitalistiques, alors que, en privé, se préparait une fusion ressemblant presque trait pour trait à celle que concoctait Carlos Ghosn » lors de son premier déplacement à Yokohama.
