Après 17 mois d’entente entre le Mouvement 5 étoiles de Luigi Di Maio et la Ligue (parti de l’extrême droite) de Matteo Salvini, le gouvernement italien se retrouve aujourd’hui sans majorité politique. Annoncé le 7 août, les deux fleurons de l’exécutif ont consommé leur rupture suite à un désaccord sur la ligne Lyon-Turin. Salvini, en position de force sur la campagne électorale a demandé à ce que des élections soient anticipées pour « restituer la parole au peuple » le plus rapidement possible.
Matteo Salvini réclame de nouvelles élections
Après avoir déclaré la scission « consensuelle » de la Ligue et du M5S, Matteo Salvini a demandé à ce que le parlement soit convoqué d’urgence pour rendre le pouvoir de décider au peuple. Effectivement, le capitaine, bien positionné suivant les intentions de vote, chercherait à accélérer le processus électoral selon son ex-compère Luigi Di Maio et Giuseppe Conte, président du Conseil.
« Ce n’est pas du ressort du ministre de l’intérieur de convoquer le parlement », rétorque-t-il concernant l’appel de Salvini.
Conte perçoit notamment une tentative de manipulation du chef du parti de la Ligue pour profiter de ses 34% de voix obtenues durant les européennes.

Une dissolution qui ressort uniquement du chef d’Etat
Alors que Di Mao et Conte s’arrachent pour empêcher la Ligue de provoquer ces élections anticipées, reste à savoir si le chef d’Etat, Sergio Mattarella suivra cette incitation. Rappelons qu’aucune perspective de suffrage n’est programmable sans une dissolution préalable des deux chambres initiées par le Président.
Ceci étant, la décision future de Sergio Mattarella risque de peser sur la stabilité du gouvernement sachant que la Ligue et le M5S reflètent respectivement 34% et 32% des intentions de vote, qui peuvent passer d’un instant à l’autre vers le camp de l’opposition.