Économie

La Havane revit les scènes de la « Période spéciale »

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Written by Charlotte Rousseau

Un paysage sombre et alarmant se dessine sur la capitale cubaine. Le pays est en train de plonger dans les pénuries économiques comparables à celles d’il y a 30 ans passés.

Une situation inquiétante pour la Cuba

La « Période spéciale » a été une étape difficile pour les Cubains, et pourtant des scénarios similaires commencent à prendre forme dans leur quotidien. Les pénuries de carburant qui sévissent actuellement le pays sont des signes précurseurs d’une situation politico-économique précaire.

Katia Morfa est une mère de 36 ans, elle a vécu ces périodes difficiles des années 90 et en retient encore des souvenirs amers, surtout avec la récente annonce des pénuries de carburant par le gouvernement. Ayant suivi un cursus académique brillant, elle a pourtant opté pour le métier de serveuse, un métier qui lui permet au mieux de relier les deux bouts.

« Si je suis inquiète ? Je suis terrifiée ! », telle est sa réaction, en essayant de maîtriser sa frustration face à la situation actuelle.

La « Période spéciale » reste gravée dans les mémoires des Cubains, tant les pénuries de carburant et d’aliments avaient causé de graves séquelles que la population se souvient comme si c’était hier. La malnutrition avait causé à cette époque des maladies incurables et des traumatismes, responsables de la migration de 45000 Cubains en 1994.

Europe sur le globe

Les sanctions américaines sont pointées du doigt

Et pourtant, le président Miguel Diaz-Canel a précisé lors de son annonce sur les médias, que la situation que traverse Cuba actuellement n’est pas la « Période spéciale », mais tout simplement un bouleversement conjoncturel et énergétique inévitable.

Sachant que l’interruption de l’approvisionnement en carburant durera pendant quelques jours d’affilée, une file d’attente inhabituelle s’est formée dans les stations-services et les arrêts de bus.

Si la chute de l’empire soviétique était l’unique cause de la mémorable crise économique cubaine des années 90, actuellement il s’agirait plutôt des relations diplomatiques entre le Venezuela et la Cuba désapprouvées par Washington. Les embargos américains freinent l’approvisionnement de l’île en pétrole vénézuélien, plongeant Cuba dans une panique générale.

Le président cubain tient quand même à souligner que le quotidien de la population se stabiliserait d’ici le mois prochain, grâce au raffermissement de ses échanges avec l’Union européenne.