Dans l’un des films épiques d’Adam Mckay sorti en 2015 (The Big Short), Jennifer Lawrence a eu l’honneur d’interpréter le rôle d’une jeune étudiante ambitieuse de 19 ans qui a su bâtir un empire de 9 milliards de dollars via une arnaque… mais pas n’importe laquelle ! Il s’agit notamment de la plus grosse casse du siècle baptisée « Theranos », une histoire réelle à dormir debout qu’Elizabeth Holmes a raconté à la Silicon Valley durant plus de 10 ans avant d’être démasquée.
D’une ambition de changer le monde à l’arnaque du siècle
En 2003, Elizabeth Holmes, jeune étudiante de la fac de Stanford a eu son éclair de génie pour transformer le monde avec un appareil capable de faire des examens complets à partir d’une simple prise de sang dans le cadre d’un projet nommé « Theranos ». Alors que son idée partait d’une bonne intention, la révolution aura bien lieu mais avec une autre tournure puisque cette machine ne verra jamais le jour.
En effet, son ambition démesurée et sa foi inébranlable conduit Elizabeth à chercher les fonds nécessaires jusqu’à duper des investisseurs en capital-risque afin de mener son projet à terme.
Découvrant la faille du système financier via le « fear of missing out » ou FOAM, l’arnaqueuse parvient donc à porter Theranos à son apogée, ce qui est traduit par un capital de 9 milliards de dollars.
A partir de là, la jeune entrepreneure commence à vivre dans une spirale de mensonge innommable étant donné que tout ce qu’elle a promis aux investisseurs mais surtout au monde de la médecine reposait sur du vent ! Comme l’explique John Carreyrou dans son livre : « Je crois qu’elle s’est habituée à mentir si souvent et à tellement grossir ses contrevérités que la limite entre mensonge et réalité est, chez elle, devenue assez floue. »

Un scénario parfait
Plongée dans un engrenage mythomane sans fin, Elizabeth embarque son mari Sunny dans l’histoire et les deux finissent par monter un empire cynique qui perdurera jusqu’en 2014. Mais toute la beauté de l’histoire se cache dans le plan quasi-parfait monté par le couple au fur et à mesure que le projet attire les investisseurs.
« Les entrepreneurs travaillent souvent sur des choses inutiles et glorifient leurs efforts en disant que leur innovation pourrait changer le monde, ce qui tend à apaiser les VCs [investisseurs en capital-risque], parce qu’ils peuvent prétendre qu’ils ne font pas ça que pour l’argent. Et cela aide également à séduire la presse, qui est souvent prête à jouer le jeu des interviews et des exclusivités pour quelques pages vues. Les récompenses financières parlent d’elles-mêmes», cite ainsi John Carreyrou, en insinuant la capacité de la jeune femme à créer la paranoïa chez les médias et les investisseurs.
Par ailleurs, le couple n’en finissait pas avec les mensonges en cachant tant bien que mal le pot aux roses.
« Les employés qui persistaient étaient généralement marginalisés ou virés, quand les lèche-bottes étaient promus, » poursuit-il.
Au final, Theranos n’a pu continuer son chemin jusqu’au bout car à l’heure de rendre les comptes, Holmes et son mari n’ont eu le choix que de proposer de faux produits entraînant la suspicion des investisseurs et des analystes.
Aujourd’hui, la jeune entrepreneure qui a réussi à duper le monde entier attend son procès pour 2020 et risque 220 ans de prison !