Appelé « herbe du diable », le Datura stramonium est la plante toxique qui a amené la société Ma Vie sans Gluten, célèbre dans l’industrie bio, à rappeler quelques produits comme les farines de sarrasin ayant des potentialités de contamination. Assez méconnu du grand public, il s’agit effectivement d’une herbe sauvage nocive qui menace les nombreux clients du bio (sans produits phytosanitaires), entraînant des maladies graves et parfois mortelles.
Qu’est-ce que le datura ?
Sous ses airs de jolies plantes, le datura est une plante toxique qui figure parmi les plus grands ennemis des agriculteurs. Contrairement aux autres herbes sauvages, celui-ci présente des propriétés dangereuses pour l’organisme humain en propageant un poison sur les produits bio.
Comme l’explique Magali Labadie, responsable du Centre antipoison de Bordeaux, le principe actif du datura est une substance toxique qui provoque un syndrome « anticholinergique » traduit par des fièvres, une détresse respiratoire jusqu’au coma convulsif.
Difficile à désherber, le datura rampe sous les produits agricoles et expose son poison depuis ses feuilles à son tronc, raison pour laquelle bon nombre de farine de sarrasin bio a été rappelée en 2018 et en 2019, après que leurs sociétés productrices ont été alertées d’une intoxication généralisée des consommateurs.

Le bio en danger
L’absence d’un recours aux anti-poisons ou encore aux produits phytosanitaires dans l’industrie bio réduit la marge de manœuvre des agriculteurs à de simples désherbages, parfois inefficaces. Bon nombre d’observateurs penchent ainsi sur une alternative à cette difficulté, bien que les cas d’empoisonnement restent rares.
Pour certains, un changement de calendrier s’annonce comme une solution efficace sachant que le datura ne supporte pas les températures hivernales. Pour d’autres, à l’instar du ministère de l’Agriculture, la solution repose uniquement dans un contrôle approfondi depuis les champs à la chaîne de production.