Au mois d’octobre, la publication d’une découverte scientifique majeure suivant laquelle l’aspirine et l’ibuprofène seraient plus efficaces que les antidépresseurs a engendré une vague de spéculations dans le monde de la recherche médicale et scientifique. Cette étude, menée par l’Université des sciences et des technologies de Huazhong a été qualifiée de « méta-analyse » par certains observateurs, tandis que d’autres ont mentionné la nature trop hâtive de la conclusion.

Une étude difficile à reconnaître
Apparu pour la première fois dans le Journal de neurologie, neurochirurgie et psychiatrique au mois d’octobre dernier, l’étude des chercheurs chinois de l’université de Huazhong a attesté que l’aspirine et l’ibuprofène constituaient de meilleurs remèdes à la dépression que les médicaments traditionnels.
L’importance de la déclaration a rapidement interpellé les autres entités d’études scientifiques axées sur les maladies neurologiques et psychiatriques qui semblent partagées sur la crédibilité de la recherche. En effet, certains instituts de renommée comme l’institut Pasteur ont qualifié la conclusion de hâtive, avant de déclarer que la dépression constituait une maladie trop vaste :
« La dépression est une maladie multifactorielle complexe dont les mécanismes ne sont toujours pas élucidés ».
Efficace, mais ce n’est pas nouveau
Pour les autres, le principe actif de l’aspirine comme antidépresseur n’est pas une question à débattre, d’autant plus que des recherches similaires ont été publiées antérieurement. Cependant, la limitation des perspectives à ces seuls médicaments est loin d’être satisfaisante.
Ainsi, le chef de service au CHUR, Vincent Camus a indiqué que la recherche constituait un approfondissement d’études déjà effectué. « Leur méta-analyse confirme ce qu’avaient donné les précédentes études : l’utilisation de médicaments anti-inflammatoires semble bien avoir un effet antidépresseur, en améliorant les symptômes de la pathologie dépressive, essentiellement quand ils sont administrés en complément d’antidépresseurs de référence », résume-t-il.