Considéré comme un « terroriste » avant de devenir le prophète d’une nouvelle forme de gouvernance basée sur le respect des droits de l’homme, Nelson Mandela fut l’une des icônes les plus emblématiques de l’histoire de la politique africaine et mondiale. Durant son discours du 12 février 1992, date à laquelle il était sorti de prison après 27 ans de réclusion, Mandela a notamment transcendé l’idéologie traditionnelle des rapports gouvernants/gouvernés en plaçant en priorité l’entente, le commun accord et au-delà le respect des autres. 30 ans plus tard, ces paroles semblent avoir disparu des valeurs des leaders politiques actuelles, traduites par des offensives agressives et des menaces.
L’idéal de Mandela n’est plus
En trente ans, la vision d’une politique avisée et respectueuse des intérêts communs a totalement disparu de l’échiquier pour atteindre une toute nouvelle forme de gouvernance avide de domination et de menaces.
En Afrique, en Europe comme aux Etats-Unis, la transformation a été notable aussi bien au niveau des relations internationales qu’au niveau des partis politiques internes. Traduites par des coalitions extrémistes poussées par des mutations géopolitiques et économiques, la politique a rapidement muté en armes de dissuasion pour abattre son prochain.
En l’occurrence, la transition est remarquable car en 1990, les appels de Nelson Mandela à se ruer pour une souveraineté partagée ne sont plus. A croire que ces méthodes qui illuminaient toute la sphère politique mondiale ne pourraient plus fonctionner actuellement.

La guerre, les murs, les menaces sont les nouveaux mots d’ordre
Nelson Mandela avait conquis le monde à travers ses positions ni dures ni molles devant une situation qui dépasse largement le cadre de la politique. En effet, la seule quête du révolutionnaire était de vaincre la disparité pour briser les murs entre les noirs les blancs, les riches et les pauvres et dans une large mesure les gouvernants et les gouvernés.
Aujourd’hui, la stratégie gagnante est totalement contraire à ces préceptes si l’on ne se réfère qu’aux projets ambitieux de Donald Trump à ériger des murs, l’apparition des groupuscules identitaires qui refusent toute immiscion de nationalités différentes en Europe, la déclaration de guerre pour des raisons économiques, etc…