Économie

L’Iran libère une partie de sa population carcérale en raison du coronavirus

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Written by Laurent Bijon

L’Iran, impuissant devant la propagation du coronavirus, a décidé de libérer provisoirement 85 000 prisonniers afin de limiter la propagation de masse de l’épidémie en milieu carcérale.

Une mesure sans précédent face au coronavirus

L’Iran a récemment souligné que les prisons bondées du pays pourraient constituer un terrain propice à une contamination de masse. Suite à ces réflexions, la République islamique a décidé de réduire sa population carcérale en libérant provisoirement plus de 85 000 prisonniers, pour la plupart de petits délinquants qui purgent des peines de courtes durées. 

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« Jusqu’à présent, quelque 85.000 prisonniers ont été libérés », a déclaré mardi le porte-parole du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Esmaili. 

La majorité de ceux qui ont bénéficié de cette libération temporaire seraient “des manifestants qui ont été arrêtés lors de manifestations anti-gouvernementales en novembre”, a indiqué le journaliste Iranien Zein Basravi. Toutefois, les détenus qui ont été condamnés à plus de cinq ans de prison n’ont pas été libérés dans le cadre du nouveau programme.

Des mesures insuffisantes 

Dans un rapport de février, Javaid Rehman, un rapporteur des Nations Unies sur les droits de l’homme a souligné que les mesures entreprises par Téhéran pour contenir la maladie ont été insuffisantes. La semaine dernière, Javaid Rehman avait déjà appelé le pays à libérer ses prisonniers politiques pour limiter la propagation du virus en milieu carcéral.  « A mon avis, l’Etat a fait trop peu et trop tard », avait commenté le reporter.

Hormis les récentes libérations, les autorités du pays ont annoncé avoir pris « des mesures de précaution pour faire face à l’épidémie », notamment en fermant les lieux saints associés à la religion musulmane. Toutefois, l’Iran continue à enregistrer de nouveaux cas de coronavirus et compte déjà 988 victimes sur 16 169 infections. Parallèlement, le pays affirme que les sanctions économiques infligées par les Etats-Unis entravent sa capacité à lutter plus efficacement contre le coronavirus.