Économie

Coronavirus :75 % des Libanais risquent de vivre en dessous du seuil de pauvreté

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Written by Charlotte Rousseau

Les mesures de restriction imposées par les autorités libanaises dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus auraient aggravé la crise financière que traverse le pays depuis des années. Selon les prévisions de la Banque mondiale, 75 % de la population libanaise risque de vivre en dessous du seuil de pauvreté en 2020.

Une situation catastrophique

L’économie libanaise, comme beaucoup d’autres dans le monde, a été mise à mal par les mesures de confinement visant à stopper la propagation de Covid-19. Avant que l’épidémie du Covid-19 ne frappe le pays, la Banque mondiale prévoyait que  45 % de la population libanaise vivrait en dessous du seuil de pauvreté en 2020. Toutefois, ce taux a été revu à la hausse depuis les ravages de l’épidémie du coronavirus.

Selon l’ONG Human Rights Watch, « des millions de personnes au Liban risquent d’avoir faim ».

Depuis le début de la crise, le prix des denrées alimentaires s’est fortement envolé alors que la monnaie nationale n’a cessé de se dévaluer. Alors que le pays croule sous une dette publique de 92 milliards de dollars, soit 170 % de son PIB, l’épidémie de coronavirus a alourdi les dépenses du gouvernement libanais. 

La colère gronde 

Plusieurs manifestants contestent violemment les mesures anti-coronavirus décrétées par le gouvernement qui constituent un frein à la reprise économique. « Nous avons faim », ont déclaré des manifestants en colère qui ont affronté les forces de sécurité lors des manifestations survenues lundi. 

Des manifestants auraient incendié des pneus sur l’autoroute au nord de la capitale, dans la banlieue de Dbaiyeh en signe de protestation. Autre démonstration de force, plusieurs milliers de Libanais ont coupé des routes à travers le pays pour contester l’inflation galopante et une dépréciation de la monnaie nationale engendrée par la lutte contre le coronavirus. Ainsi, la pandémie semble le dernier des soucis des Libanais qui traversent l’une des pires récessions économiques de leur histoire.