Les manquements du Qatar en matière du droit de travail sont manifestes. Alors que les conditions de travail des ouvriers qataris sont connues pour leur pénibilité, ces derniers n’auraient reçu aucun salaire depuis des mois, selon l’Amnesty International.
Des conditions précaires
Une partie de la main-d’oeuvre provenant d’Asie et d’Afrique venues travailler sur le chantier du Mondial de football n’aurait pas reçu sa compensation financière pendant près de 8 mois, selon Amnesty International. Ajouté à cela, ces salariés évoluent dans un environnement de travail particulièrement éprouvant : en effet, de nombreuses ONG pointent du doigt le fait que ces travailleurs cumulent parfois jusqu’à 14 heures de labeurs en une seule journée (selon un rapport sorti en 2018).
Le récent rapport d’Amnesty International jette particulièrement l’opprobre sur l’entreprise de construction Qatar Meta Coats (QMC) qui n’aurait pas respecté ses engagements financiers vis-à-vis d’une centaine de ses ouvriers.
« Chaque jour, nous leur demandons (notre salaire), mais ils nous disent qu’ils manquent d’argent », a confié à Amnesty l’un des travailleurs.
Des réactions tardives
Suite au récent rapport de l’Amnesty International, Qatar Meta Coats et plusieurs sociétés qataris ont commencé à verser partiellement le salaire d’une partie de ses salariés, une réaction qui semble tardive pour l’ONG qui défend les droits des travailleurs.

« Les problèmes rencontrés par les travailleurs de QMC étaient bien connus du ministère du Travail du Qatar et de l’organisme chargé d’organiser la Coupe du monde de football du pays depuis près d’un an », souligne Amnesty International
Dans une lettre envoyée à l’Amnesty international, les organisateurs qataris du Mondial-2022 ont annoncé n’avoir été au courant du non-paiement des salaires qu’en juillet 2019. « Depuis lors, nous nous sommes efforcés de trouver une solution », assurent-ils.