Le premier ministre de l’Ethiopie Abiy Ahmed a fait communiquer que le pays entend remplir le réservoir de son barrage d’ici les deux prochaines semaines et ceci, bon gré mal gré, en attendant les meilleurs auspices de l’Union africaine. Il s’agit ici de conclure un accord définitif avec le Soudan et l’Egypte, quelque peu inquiets des conséquences engendrées par cet énorme projet d’exploitation du barrage éthiopien sur le Nil.
Annonce sujette à controverses
Suite aux déclarations des autorités égyptiennes et soudanaises, l’Ethiopie a accepté d’ajourner la mise en eau de son barrage jusqu’à ce qu’un accord puisse être conclu. Addis-Abeba semble pourtant maintenir son calendrier de remplissage de son titanesque réservoir fixé pour les deux prochaines semaines.
Salvateur pour le développement et l’électrification du pays, ce barrage de 145 mètres de hauteur a le potentiel de produire plus de 6.000 mégawatts d’énergie électrique. De quoi alarmer sérieusement l’Egypte, qui tire 97% de ses besoins en eau du Nil, et du Soudan par rapport à son accès à l’eau. Récemment, les dirigeants de ces trois pays se sont réunis par visioconférence pour éclaircir ce point, sous la direction de l’actuel président de l’Union Africaine Cyril Ramaphosa.

Des intervenants africains uniquement
Du point de vue de l’Ethiopie, une telle négociation n’a pas à être arbitrée par une tierce partie, comme l’a démontré la tentative de médiation des Etats-Unis à la demande de l’Egypte en février dernier. Dans son communiqué, l’Ethiopie a applaudi la participation de l’Union africaine et n’a pas manqué de souligner que « toutes les questions africaines impliquent des solutions africaines. »
De son côté, l’UA a déclaré : « la majeure partie des questions de négociation tripartite ont déjà été résolues (…) et que tous les pays concernés ont été appelés à éviter toute déclaration visant à compliquer le processus de l’Union africaine dans sa quête de solutions acceptables aux situations encore inachevées. »