Impliquée dans un scandale financier de haute envergure depuis quelques semaines, la société allemande de paiement en ligne Wirecard a finalement déposé son bilan. Suivant une annonce officielle, l’entreprise qui est actuellement enquêtée pour fraude, a déposé sa demande auprès de la justice en vue d’une liquidation motivée par un « surendettement ».
Une fatalité inéluctable
A l’issue d’une enquête approfondie motivée par un gonflement ahurissant de son bilan à hauteur d’1,9 milliard d’euros, Wirecard a récemment annoncé sa fermeture par le biais d’un communiqué officiel. La société a notamment reconnu l’inexistence de ces fonds, ce qui a engendré la démission immédiate et l’arrestation de son patron Markus Braun, aujourd’hui relâché sous caution. En l’occurrence, ce dernier est suspecté par la justice d’avoir sciemment gonflé les chiffres en vue de rendre Wirecard plus « attractif » pour les investisseurs.
En profondeur, l’entreprise allemande a peu à peu perdu de sa notoriété à travers une désertion massive des investisseurs, signant ainsi sa descente aux enfers inéluctable. Cotée en bourse avec une capitalisation de 17 milliards d’euros en 2019, Wirecard gagnait donc son pain grâce à ses quelque 300 000 clients répartis dans le monde… mais aujourd’hui, son titre a chuté jusqu’à 90%.

Un placement factice aux Philippines
Le scandale Wirecard s’est révélé à l’occasion de la dénonciation d’une garde fictive des 1,9 milliards de la société par les banques philippines. Aussi, la Banque centrale du pays a affirmé qu’aucun fond n’avait été enregistré dans le « système financier », insinuant le caractère fictif du placement annoncé par Wirecard.
En outre, les données de l’enquête sont encore faibles pour écarter totalement la piste philippine, raison pour laquelle le ministre de la Justice locale a déclaré approfondir les investigations. Entre autres, ce dernier estime que l’ex-dirigeant du groupe Jan Marsalek, un autre suspect de l’affaire, pourrait se trouver sur le territoire philippin.