Avec une bonne douzaine de milliers d’euros déboursée au service des établissements scolaires francophones localisés au Liban, l’enseignement pourra survivre, mais pendant combien de temps encore ?
Conséquences néfastes de la crise économique
Etant victime d’une grave crise économique sans précédent, le Liban compte pourtant parmi les pays hébergeant un grand nombre d’élèves scolarisés dans le système français. Les enseignants s’inquiètent de la situation économique qui accuse une tendance vers une pauvreté accrue. Le climat de travail baigne dans incertitude et l’aide financière octroyée par la France n’a fait que confirmer leurs doutes.
Pour l’école « Notre-Dame de Lourdes » située dans la ville de Zahlé, contrainte de fermer suite à la crise économique et monétaire, la première responsable de l’établissement Colette Moughabghab déplore « les vains appels au secours effectués jusque-là ». Dans son bureau, elle reçoit des parents confus et à la grise mine. Pour le père de famille de 47 ans : « ceux qui ont les moyens pourront voir leurs enfants transférés vers une autre école à la rentrée, moi, je ne serai pas capable d’envoyer mon deuxième enfant à l’école l’année prochaine (…) ».

Un apport important à l’éducation nationale libanaise
A l’Est du pays du Cèdre, la survie d’environ 330 autres établissements d’enseignement catholique francophone ne tient plus qu’à un fil. Le Secrétaire Général des établissements catholiques, le père Boutros Azar déclare « une situation catastrophique où 50 à 70 écoles de son réseau risquent de fermer leurs portes en septembre. »
Comparés à ceux du Maroc, les élèves scolarisés selon le système francophone au Liban sont largement plus nombreux d’après l’ambassadeur de France à Beyrouth, M. Bruno Foucher. D’un point de vue général, les écoles francophones comptent un demi-million d’élèves, soit 50% des effectifs nationaux avec près de 50.000 élèves musulmans.
Afin d’éviter le pire, la contribution financière française a prévu un plan d’urgence destiné à une cinquantaine d’écoles homologuées. Il s’agit d’un plan spécial à l’ensemble des écoles francophones, mais également un fonds spécifique aux écoles chrétiennes.