Économie

Les amoureux de la nature en proie à de violentes persécutions dans le monde

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Written by Charlotte Rousseau

Le rapport annuel de l’ONG Britannique Global Witness a répertorié un grand nombre d’homicides perpétrés à l’encontre de militants défenseurs de la nature et de l’environnement.

La vie des écologistes menacée en permanence

Qu’il s’agisse de la population autochtone, de fervents protecteurs de la nature ou de simples fermiers, le constat du Global Witness est tombé : au moins 212 bienfaiteurs de l’environnement ont trouvé la mort par assassinat en 2019. En moyenne, quatre meurtres par semaine ont été commis, un chiffre qui dépasse légèrement le record enregistré en 2017 avec 207 personnes tuées.

Sans trop grande surprise, l’Amérique latine enregistre à elle seule les deux tiers de ces victimes avec les 64 militants assassinés en Colombie. Parmi ces meurtres, 14 cas sont liés à l’échange illégal de culture de coca. Selon la géographe et maître de conférences à l’Université de Savoie Marie-Emilie Forget : « Les conflits armés sont monnaie courante en Colombie et malgré le lancement d’un processus de paix avec les FARC, d’autres groupes paramilitaires essayent continuellement de s’emparer des ressources présentes dans les campagnes. »

Une Amérique latine vulnérable

Après la Colombie, les Philippines affichent une statistique inquiétante, avec 43 meurtres de défenseurs de l’environnement. Le Honduras en compte 14 et le Brésil dénombre 24 assassinats, dont 90% en Amazonie, toujours d’après le rapport. Une grande partie de ces victimes ont lutté contre la déforestation causée par l’installation de vastes projets miniers et agricoles. L’implantation des multinationaux dans ces territoires protégés implique pourtant de lourdes conséquences tant sur la santé de la communauté vivant à proximité que sur l’environnement.

Madame Forget a précisé que : « Ces personnes sont persécutées et il ne leur est octroyé aucune subvention de l’Etat (…) le peuple indigène revendique uniquement leur terre ancestrale malgré le fait qu’ils n’ont pas le droit de propriété y correspondant. »

Derrière le décompte du Global Witness, un triste rapport : celui de l’impunité envers les auteurs de ces meurtres à hauteur de 89% dont les affaires sont classées sans suite.